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emmanuelleleonard2

Comment modifier notre regard sur nos enfants et sur nous-même pour améliorer la relation ?

Qui n’a jamais entendu (ou prononcé !) ceci : « il me fait encore une colère ! » ou alors « il m’a fait de la fièvre cette nuit » ou encore « il me cherche, il me teste ! » ? Je l’entends ou le lis pratiquement tous les jours et je dois dire que moi aussi ce sont des mots que je prononçais, sans me soucier une seconde du sens de la phrase, de l’impact de ces mots sur mon enfant, sur moi et donc sur notre relation.


Un peu de sémantique !


Prenons la phrase la plus entendue dans l’histoire de l’humanité et qui me fait maintenant sourire (ou bondir selon mon humeur :P ) : « il me fait une colère ! ».

Cette phrase n’a tout simplement pas de sens ! D’abord parce que la colère est une émotion, et qu’une émotion c’est un état d’être. On peut faire du vélo, faire ses devoirs, faire des chatouilles mais pas faire une colère, non. On RESSENT de la colère, comme on peut ressentir de la tristesse ou de la joie. Ça serait bizarre de dire « il me fait une tristesse », non ? Pour la colère c’est pareil. Et c’est applicable à tout plein de phrases : « il a eu de la fièvre », « il a eu un rhume » etc…

Je vous vois venir… « Mais mon enfant il me fait une colère à moi ! Il me teste ! ». Passons donc à l’aspect neurosciences.


Changer ses pensées, son vocabulaire …


Votre enfant est un être à part entière, dès sa naissance, et en développement jusqu’à ses… 26 ans ! Et oui, vous n’êtes donc pas sortis de l’auberge ^^

Votre enfant a donc des sentiments, des émotions, des goûts qui lui sont propres et qui sont potentiellement différents des vôtres (oui, je sais, parfois c’est dur de l’accepter).

Pendant la période de la petite enfance et de l’adolescence son cerveau est en plein chantier ! Que ce soit de la construction jusqu’à 6 ans (les connexions neuronales se créées) et ou alors du remaniement à l’adolescence (toutes les connexions neuronales se débranchent et se rebranchent), tous ses sens, ses émotions sont décuplés et souvent incontrôlables par lui-même. Votre enfant peut ressentir beaucoup de colère ou de tristesse et nous et bien on se sent vite dépassé.es, voir fatigué.es par toutes ces émotions à gérer (en plus des nôtres !). Il nous arrive donc, régulièrement ou pas, de prononcer ces phrases plus haut « il me fait une colère ! » il m’a fait ci ou ça et c’est NORMAL ! Nous restons des êtres humain.e.s et des parents.

Du coup, c’est là qu’intervient l’importance de changer son vocabulaire. D’une part car votre enfant ne s’attaque pas à votre personne en tant que telle mais au cadre que vous avez (ou pas) mis en place. Il RESSENT de la colère, il teste le cadre et ses limites et pas vous. Alors on range son égo de côté et on prend du recul ;)


En prenant du recul sur les situations critiques on s’éloigne émotionnellement et on devient donc apte à l’aider.

Par exemple, il est 8h55 et l’école commence à 9h et là vous êtes fatigué.e.s, agacé.e.s et stressé.e.s et vous vous dépêchez d’enfiler les chaussures à votre 4 ans et la : grosse colère !

Si on se mets dans le contexte de pensées telle que « il me fait une colère » ou « il me cherche ce n’est pas possible ! » nous allons plonger les 2 pieds dans une guerre qui fera des dommages des deux côtés. Le ton va monter et nos mots vont surement dépasser notre pensée (je vous laisse imaginer…).

Si par contre, on essaie de respirer 10 sec et de prendre du recul sur la situation « ok il ressent de la colère, qu’est-ce qu’il se passe ? » et de voir avec lui le problème (ben oui il voulait enfiler tout seul ses chaussures, ou alors c’était les autres qu’il voulait mettre !) et bien on gagne du temps et on évite que la situation s’envenime.



J’ai donné un exemple sur les petits enfants mais la situation est exactement pareille avec un ado.

On pourrait imaginer que vous l’accompagnez en voiture à l’école, qu’il est 8h55 et qu’il /elle n’a pas fini de s’habiller ou de déjeuner et qu’en pensant bien faire vous le/la forcer à sortir tel.l.e quel.l.e (vous connaissez mieux que moi les situations conflictuelles, je n’ai pas encore d’ado à la maison).


Sur le papier c’est bien joli me direz-vous, et bien en vrai je peux vous assurer que cela fonctionne et de prendre un moment pour respirer vous en fait gagner. Testé et approuvé ! Par contre, ne vous blâmez pas si un matin ça ne fonctionne pas, si vous n’avez pas la tête à ça, si c’est trop difficile, ça arrive, ça m’arrive et ça arrivera encore. On fait tous et toutes de notre mieux et notre mieux est différent chaque jour. Vous pouvez après coup vous excuser de votre comportement, cela reste un bel exemple à suivre pour votre enfant ;)


… et améliorer la relation !


En changeant vos pensées et donc vos mots, vous verrez votre relation s’améliorer avec votre enfant. Vous l’aiderez aussi dans sa construction de l’estime de lui et ce n’est pas rien ! Continuer de perpétrer de fausses croyances génère des énergies négatives qui stagnent, du stress qui monte et ne redescend pas/plus. En tant que parents on est à 1000% sans cesse et nous prenons que trop rarement le temps de prendre du recul et d’analyser un peu plus les situations. Nous avons souvent tendance à prendre ce que fait ou dit notre enfant comme une « agression » personnelle et cela a un impact sur notre relation. Si l’on veut continuer d’avoir une belle relation ou l’améliorer il est important de commencer par nous-même et de changer ses pensées.





Vous voici donc prêts à modifier vos mots, vos phrases et ceci à un impact direct sur votre vision, votre état intérieur et votre humeur. Cet état intérieur influe sur votre état extérieur et rejaillit sur notre enfant. En modifiant uniquement vos pensées (et donc vos mots), vous êtes capables de modifier la relation à l’autre, la relation à votre enfant et la relation entre vous et vous-même.

Je ne vous cache pas que cela demande du travail, de l’introspection. A vous de voir si cela en vaut la peine et si mes mots résonnent en vous, vous avez toutes les cartes en mains :)

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