Depuis que je suis maman j’entends tous les jours parler de culpabilisation : « Arrête de me culpabiliser » « tu me fais culpabiliser » … Tous les sujets sont bons pour entretenir notre culpabilité, allaitement ou biberon, tétine/pas tétine, co-dodo/pas co-dodo, bref pas un jour sans que nous parlions de culpabilité. Mais qu’entends-t-on vraiment par culpabilité ? Est-on coupable ou au contraire responsable ?
Il m’a semblé important de faire un point sur tout ça afin de vous donner toutes les cartes en mains pour reprendre du pouvoir personnel dans l’éducation que vous souhaitez donner à vos enfants.
Ce que l’autre vient réveiller en nous…
Le verbe « culpabiliser » ou « se culpabiliser » signale un mouvement intérieur. JE me culpabilise. C’est de nous dont il s’agit. L’autre nous éclaire sur une situation qui nous fait culpabiliser. Or j’entends souvent « TU me fais culpabiliser », c’est vous qui vous culpabilisez et non l’autre.
Nous sommes en général plutôt prompts à accuser les autres de tout ce qui ne va pas à l’intérieur de nous et de l’accuser de notre sentiment de culpabilité. Hors l’autre n’a pas se pouvoir, l’autre émet un avis, un jugement, des propos, qui vont venir jusqu’à nous. Si nous ne sommes pas alignés avec nous-même, nous allons nous sentir coupable et donc culpabiliser. Si nous sommes en accord avec nous même nous n’allons pas culpabiliser, enfin en théorie, car il arrive parfois que nous culpabilisons quand même !
Lorsque que nous culpabilisons c’est tellement dur pour nous que le 1er mécanisme de protection vise à accuser l’autre : « arrête de me culpabiliser/de me faire culpabiliser ». En faisant ça, nous lui donnons du/notre pouvoir et nous perdons le nôtre. Nous mettons de côté notre responsabilité. Car oui, responsable et coupable ce n’est pas du tout la même chose.
Nous sommes responsables de nos choix, de nos actions, de nos paroles et trop souvent on l’oublie et l’on rejette la faute sur les autres. C’est effectivement bien plus facile mais ça n’aide pas à avancer.
Arrêtons de rejeter la faute sur l’autre et penchons-nous sur nos émotions, sur ce que ses paroles viennent nous faire. Je ne peux pas blâmer l’autre pour une décision que j’aurais prise et dont je ne serai pas totalement en accord.
Faisons nos choix en conscience et prenons notre responsabilité.
Prenons l’exemple de l’allaitement, c’est un fait que c’est le lait maternel qui est le plus adapté aux bébés. Certaines mamans (parents) choisissent le lait maternel et d’autres le lait infantile. Malheureusement ce choix n’est pas souvent fait en conscience et j’entends régulièrement des personnes des 2 cotés se sentir culpabilisées pour leur choix. Hors, ce choix s’il est fait en conscience, ne devrait pas vous faire culpabiliser. Vous êtes ok avec ce choix, vous aviez vos raisons, donc pas de raison de vous sentir coupables. C’est pour cela que les débats sont toujours très enflammés car nos choix sont rarement faits en conscience et donc nous nous sentons remis en cause et nous pouvons culpabiliser. L’autre vient appuyer là où ça nous fait mal.
Comme pour tout, il est possible de sortir de ce schéma, de prendre du recul et de faire vos nouveaux choix en conscience, avec amour et bienveillance. Prenez cette information comme un tremplin pour avancer. Les émotions sont des très bons signaux pour savoir ce qui se joue vraiment en nous ;)
Quand la culpabilité devient un moteur…
Nous faisons tous et toutes de notre mieux, c’est indéniable. Se sentir coupable n’aide pas car il stoppe toute amélioration.
En choisissant d’être responsable nous pouvons donc trouver des solutions.
Ce que je vous propose c’est d’observer ce qui se passe au niveau émotionnel quand quelqu’un ou quelque chose vous fait culpabiliser. Quelle émotion ressentez-vous ? Quel choix est visé ? Etiez-vous ok avec ce choix ? L’êtes-vous toujours ?
Si vous êtes toujours ok avec ce choix mais que vous sentez que vous culpabilisez toujours, envoyez-vous de l’amour. Vous avez fait au mieux, sur le moment c’était la meilleure décision à prendre. Si cela nécessite de s’excuser ou de re-discuter de votre choix, faites-le ;)
Si vous n’êtes plus ok avec ce choix, essayer de trouver un compromis qui convienne.
En réalité la culpabilité est un merveilleux signal pour nous indiquer que quelque chose ne va pas. Tout comme les émotions qui signalent un besoin, la culpabilité vient vous dire que là ça ne va pas.
Faire ce chemin vers la responsabilité est pour moi important quand on tend à transmettre la bienveillance à ses enfants. Nous sommes leurs modèles.
Pour moi l’éducation bienveillante est intrinsèquement liée au développement personnel et lorsque que j’accompagne des parents qui veulent améliorer leur relation avec leurs enfants, j’accompagne aussi des parents vers la meilleure version d’eux même et cela commence par se sentir responsable de la relation qu’on entretient avec l’autre.
Quand la culpabilité bloque, il est nécessaire de faire un pas un pas de coté et de dénouer ce qui se joue. Lorsque que vos actions sont entravées par cette culpabilité cela nuit à votre relation, entre vous et vous-même et entre vous et votre enfant. Cela peut même être nécessaire de vous faire aider.
Je vous donne un chouette outil pour vous aider dans ce cheminement vers vous-même (vous m’aime) qui nécessite parfois un accompagnement, c’est le ho'oponopono.
Ho’oponopono est une formule que l’on dit à l’intérieur de soi dès qu’un conflit, une émotion forte et négative surgit devant vous « Désolé, Pardon, Merci, Je t’aime ».
Vous trouverez plus d’infos sur internet si cela résonne en vous ;)
Je vous renvoie également vers un article que j’ai écrit il y a quelques temps : “comment transformer la pression et la culpabilité parentale en moteur pour une relation respectueuse”.
Tendre vers une parentalité consciente
Dans un monde parfait, la culpabilité n’existerai pas car nos choix seraient faits en connaissance de cause. Bon, clairement ce monde n’existe pas sinon ce ne serai pas drôle ^^
Personnellement, je passe mon temps avec un diable sur l’épaule gauche « c’est pas bien ça ! » et un ange sur l’épaule droite « tu as fais au mieux », et j’oscille tous les jours entre les 2.
Nous en sommes tous là je vous rassure, nous essayons de tendre vers un idéal, d’être le plus bienveillants possible, et tout cela se fait tout doucement en mettant de la conscience dans nos choix, nos actions et en se sentant responsables. Je vous envoie donc beaucoup d’amour pour surmonter tout ça :)
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