Quid des interdits dans la parentalité bienveillante (re-post article de 2018)
J’ai vu passer il y a quelques jours sur mon fil d’actualité Facebook un article parlant d’une nouvelle proposition de loi visant à interdire la fessée. Ma 1ère pensée a été « peu importe que cela soit interdit, les gens continueront à le faire »* puis je me suis posée la question des interdits en général. Est-ce que cela fonctionne vraiment ? Et je me suis rendue compte que dans le meilleur des cas c’était inefficace et dans le pire des cas plutôt néfaste.
Je me suis donc interrogée sur les interdits dans la parentalité bienveillante. Sont-ils utiles et existe-t-il des alternatives ?
Protection ou illusion ?
Petite précision, je ne parle pas des interdits légaux, si c’est la loi nous devons la respecter, je parle ici des interdits (et donc aussi du cadre)que nous posons en tant que parents à notre enfant au sein du foyer.
Je vous invite à réfléchir aux interdits que vous avez eu étant enfant (ou que vous posez actuellement à vos enfants/ados). Cela peut être une interdiction de sortie, une interdiction de se maquiller, de fumer etc… Maintenant rappelez-vous votre émotion et votre réaction face à ces interdits. Vous pouviez ressentir de l’injustice et vouloir braver cet interdit (quitte à vous mettre en danger) ou alors de l’abattement et une résignation.
Ces interdits, posés par nos parents (ou par nous-même) partent souvent d’une bonne intention : protéger les enfants. Mais quand on y réfléchi, est-ce vraiment le cas ?
D’une part j’ai constaté que cela ne fonctionne pas et d’autre part cela empêche l’enfant de se responsabiliser.
Nous ne pourrons pas empêcher un enfant de fumer, de boire, de se maquiller mais nous pouvons l’avertir, le sensibiliser, l’écouter, l’accompagner et le guider.
Alors je vous vois venir ^^ Je ne dis pas de tout autoriser, nous sommes aussi garants de leur santé et leur sécurité et il y a surement pour vous des interdits non négociables (comme laisser son enfant rentrer seul de l’école à 5 ans :P ) et je vous suggère d’en parler librement avec votre enfant/ado pour lui expliquer.
Ceci est plutôt une invitation à réfléchir aux règles que nous avons posées pour voir si le message est passé et efficace ;)
Maintenant que vous êtes prêts à mettre certaines choses / interdits à plat, vous allez me dire « ok, mais comment fais-t-on pour poser un cadre sans interdire ? », laissez-moi vous donnez un outil très efficace : la communication !
Mieux communiquer pour accompagner votre enfant/ado
Prenons l’exemple de la cigarette, aucun parent ne voudrait que son enfant se mette à fumer et nous avons vu que simplement l’interdire ne fonctionne pas.
Notre rôle en tant que parent c’est aussi d’apprendre à notre enfant à se responsabiliser, c’est-à-dire à apprendre à réfléchir par lui-même à ses actes et aussi aux conséquences.
Dans ce cas, nous pourrions lui expliquer les dangers de la cigarette, lui dire que nous sommes contre, que c’est interdit avant 18 ans ET le laisser maître de la suite. Nous ne pouvons pas tout contrôler et nous ne pourrons pas l’empêcher de le faire. Combien fument en cachette de leurs parents et se mettent encore plus en danger ? Notre rôle est d’informer notre enfant. Par contre, vous pouvez tout à fait lui interdire de fumer sous votre toit ;)
Certains parents se disent aussi que si le sujet n’est pas abordé cela les protège. En réalité cela peut être pire, l’enfant non informé sur les dangers de tel ou tel comportement se met en danger lui-même et potentiellement les autres.
Une relation parent-enfant respectueuse est une relation ou l’on communique. L’enfant doit faire partie de l’équation pour que cela fonctionne. S’il se sent impliqué il lui sera plus facile de respecter votre cadre.
Pourquoi ne pas vous assoir et discuter ensemble de vos interdits (attention de ne pas tomber dans le piège de tout négocier et des explications à rallonge ;)), écouter ce qu’il à dire et trouver ensemble une réponse adaptée ? Aucun parent n’aime que son enfant lui mente, une bonne communication peut en partie résoudre ce problème ;)
C’est à vous !
Je vous invite maintenant à réfléchir aux interdits que votre enfant/ado ne respecte pas, a noter ce qui est négociable (ou pas) pour vous et de lui en faire part. Ce qui est important c’est d’être vous-même à l’aise et au clair avec vos propositions, vos règles ne regardent que vous, votre enfant et votre foyer, peu importe si le voisin/la voisine ne fait pas pareil J
Je suis à votre disposition si vous avez des questions !
*Il est évident qu’une telle loi doit exister pour protéger nos enfants, je ne remets pas le fond de cette loi en question mais plutôt la forme et le manque de solutions proposées aux parents désirant stopper toute violence.
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