La vie en société, en collectivité fonctionne de façon plutôt harmonieuse grâce à des règles et des repères. Il va s’agir pour les parents d’apprendre petit à petit à leurs enfants quelles règles régissent notre monde et que l’on ne peut pas faire n’importe quoi n’importe quand. Poser des repères tels des petits cailloux est important pour la construction de l’enfant. Ceux qui comparent l’éducation bienveillante à une absence de règles, de limites, de repères, sont dans le faux. Nous avons besoin de règles et de repères pour évoluer en sécurité et il va s’agir de les poser de façon bienveillante.
Faisons un petit point sur les différents types d’autorité et les différents cadres qui en découlent.
Il existe 3 types d’autorité : le laxisme, la permissivité et l’autoritarisme.
Le laxisme, est un non-cadre, l’enfant va être libre de faire ce qu’il veut sans se soucier des conséquences. Cette absence de protection parentale crée chez l’enfant un sentiment d’insécurité, il se sent perdu et en danger. Il va rechercher les limites et donc se montrer agité, avoir des attitudes d’opposition. Cette absence de cadre dans la petite enfance aura des répercussions non négligeables à l’adolescence et à l’âge adulte.
La permissivité est un cadre souple, où l’enfant est confronté à des repères/des règles qui changent régulièrement. C’est le type de cadre que nous aimerions utiliser car il se base sur la gentillesse et l’appel à la raison. Or l’enfant, petit, est incapable de raisonner car d’une part il n’a pas encore intériorisé les règles sociétales et d’autre part son cerveau est trop immature pour être raisonnable. L’enfant a besoin de repères fermes et solides.
L’autoritarisme quant à lui est un cadre rigide qui se base sur l’obéissance et la soumission. Comment vous sentiriez-vous si vous étiez enfermé dans une petite boite ? Qu’auriez-vous envie de faire ? Ce cadre étouffe l’enfant et l’empêche de vivre pleinement ses expériences. C’est un cadre qui demande beaucoup de travail aux parents car ils sont dans le contrôle permanent.
Dans la vie, on oscille tou.t.e.s entre ses 3 types d’autorité. Le but du jeu va être de tendre vers le cadre bienveillant, le cadre idéal. Un cadre bienveillant donne une liberté de mouvement à la fois pour l’enfant et pour le parent, la relation sera agréable car chacun se sentira respecté dans ses besoins. Contrôler un enfant est impossible, c’est le cadre/les repères que l’on doit contrôler. Ceci ne se fait pas du jour au lendemain, comme j’explique plus haut, il faut pratiquer, il n’y a pas de secrets ;)
Si votre enfant transgresse régulièrement ce cadre, à nous de nous poser la question si ce cadre correspond vraiment et si la réponse est non il est toujours temps de l’ajuster. Selon l’âge, le degré d’autonomie etc, le cadre va bouger.
Voyons maintenant un outil pour vous aider à poser un cadre bienveillant : les feux tricolores.
Il va s’agir pour vous et votre conjoint.e de réfléchir aux règles/repères que vous souhaitez poser au sein de votre foyer.
Feu vert : ce qui est permis, encouragé, valorisé. Il s’agit d’indiquer clairement à l’enfant ce qu’il peut faire ou ce qu’il doit apprendre). Par exemple, « on mange assis », « la tétine reste dans le lit » etc…
Feu orange : ce qui n’est pas souhaité mais toléré de façon exceptionnelle. Certains comportements peuvent être tolérés pour plusieurs raisons :
· Si l’enfant est débutant, il pourra par exemple manger un peu avec les doigts certains aliments,
· Si l’enfant vit un moment difficile (malade par ex) ou des situations nouvelles (déménagement), on peut par exemple autoriser la tétine la journée alors que d’habitude elle reste dans le lit,
· Si vous avez décidé exceptionnellement une faveur, par exemple un bonbon avant manger alors que d’habitude c’est non.
Feu rouge : ce qui est inacceptable et non négociable. Ce sont les comportements que l’on doit stopper, soit parce qu’ils mettent en danger l’enfant, soit parce que c’est interdit par la loi, soit parce qu’ils sont inadaptés. Ce sont des règles qui doivent être définies à l’avance au sein du foyer et dont la nécessité doit être claire pour votre foyer.
Ces règles seront amenées à évoluer au cours de l’enfance, à vous de les mettre à jour régulièrement, d’en parler à l’enfant et de lui expliquer pourquoi. Expliquer ne veut pas dire justifier ;) Si vous commencer à vous justifier, c’est peut être que cette règle n’est plus/pas adéquate, revoyez la règle pour qu’elle soit en accord avec vous-même.
Et toi, arrives tu à poser un cadre ? Comment sont posées et discutées les règles dans ta famille ?
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